Le Qwan Ki Do (la voie de l'énergie vitale), également écrit Quan Khi Dao, est un art martial sino-vietnamien. Le Qwan Ki Do a reçu depuis peu son appellation définitive mais trouve son origine dans les plus anciennes techniques d'arts martiaux dont les racines plongent dans l'histoire des arts de combat sino-vietnamiens qui datent de 2500 av. J.-C., pendant le règne de la dynastie des Hung de Vuong. Il provient donc en partie de quatre grandes écoles dont la célèbre école des moines shaolin.

Acrobatique et spectaculaire, le Qwan Ki Do est la synthèse des plus célèbres styles d'arts martiaux sino-vietnamiens. Il représente l'aboutissement de plus de 25 ans d'études et de recherches effectuées par l'un des plus grands experts des arts martiaux vietnamiens : Maître Pham Xuân Tong, héritier testamentaire du grand maître Châu Quan Ky.

Malgré les nombreuses influences vietnamiennes et l'origine de son maître fondateur, les sources du Qwan Ki Do viennent en majorité des arts martiaux chinois. On y trouve de nombreuses techniques d'animaux, des jeux de clé, de mains, et l'utilisation des armes. De plus, les termes en vietnamien utilisés, sont souvent des traductions ou des transcriptions de termes chinois à la base. Le pratiquant de Qwan Ki Do doit aussi apprendre à renforcer son corps, petit à petit. Les coups sont progressivement portés en fonction du grade, et des années d'apprentissage.

Le Qwan Ki Do (Guan Qi Tao en chinois) trouve une grande part de son héritage martial en Chine. Ce vaste pays est reconnu comme le berceau des arts martiaux.


Maître PHAM XUAN TONG, le Fondateur du Qwan Ki Do a reçu son enseignement du Grand Maître CHAU QUAN KY, maître chinois réfugié au Vietnam comme tant d’autres compatriotes.

Maître CHAU QUAN KY était d’origine hakka. Hakka traduit littéralement du chinois "Familles voyageuses".

Ces deux mots Hak et Ka se prononcent en mandarin (chinois officiel) "K’ê Chia" (Hakka, Hac ka), se trouvent déformés par les vietnamiens qui disent "He".

Les Hakkas sont reconnus pour leurs pratiques martiales. En tant que "Familles voyageuses", ils ont toujours dû lutter pour leur survie. On trouve chez eux de grands généraux, les leaders de la révolution des Taï Ping étaient également des Hakkas.

Un des styles majeurs de cette minorité chinoise est le style de la mante religieuse, le Duong Lang Chau Gia (Tang Lang Zhu Jia en chinois) ou Nam Phai Duong Lang. Ce style a été mis au point dans la province de Quang Dong (Canton) par un expert du nom de Châu A Nam . Cette forme est différente de la forme classique de la mante religieuse du nord.
On y retrouve toutefois des ressemblances au niveau des postures imitatives de l’animal.
Les caractéristiques majeurs de ce style sont des attaques rapides des membres supérieurs, des attaques aux points vitaux, des percussions aux articulations ainsi que dans les jambes. Beaucoup d’attaques s’effectuent en ligne et nécessite une bonne gestion de l’espace-temps (timing). L’entraînement est toujours accompagné d’un travail de renforcement des membres supérieurs comme inférieurs, la pratique des coups de coudes y est importante (phuong duc).

L’autre style important du Qwan Ki Do est le Quyên ou Nam Phai (Nan P’ai en chinois). Il s'est développé au 16ème siècle, dans le sud de la Chine. Le Nam Quyên est très structuré et riche dans les exercices et les techniques. Nous pouvons distinguer plusieurs styles de Nam Quyên :

  • Le Nam Quyên Quang Dông (province du Quang Dong)
  • Le Nam Quyên Phuc Kiên (Nam Quyên Thiêu Lâm ou Shao Lin Nan P’ai) avec le légendaire Ngu Linh Quyên
  • les enchaînements des cinq animaux : Long (dragon), Xà (serpent), H? (tigre), Bao (panthère), Hâc (grue)
  • le Ngu Tô
  • le La Han (Luo Han Quan)
  • le Mai Hoa Trang
  • le Su Quyên (Thach Su)
  • le Ð?a Thuât Quyên (Ð?a Sat)
  • le Kê Pháp
  • le Hâu Quyên
  • le Ngu Mai Quyên, c'est aussi une région de légendes sur la révolution des temples Shao Lin.


Le dernier apport majeur des méthodes chinoises au Qwan Ki Do est le Nga Mi Phai (Emei P’ai en chinois). Ce style a été largement diffusée dans toute la région de Sichuan durant la dynastie de Tsing, de telle sorte que le nombre des styles s’est multiplié et a atteint son apogée en comptant jusqu’à 300 styles environ (selon le Manuscrit du Professeur Trinh Cân).
Le célèbre moine Taoiste P’ak Meï T’ao Jin (Bach Mi Dao Nhân, l’homme aux sourcils blancs) de Emei Shan ne représente qu’un seul style.
A cette époque, la région de Sichuan était aussi réputée pour le Da Lôi Dài (Combat libre de ring) et incitait ainsi tous les styles à se mesurer, pour voir lesquels étaient les meilleurs, favorisant ainsi la richesse et le développement des techniques d’arts martiaux de la région.

Outre les techniques corporelles internes (Thuong Phap Nga Mi) et les techniques de mains (Quyên Phap Nga Mi) qui ont obtenu ainsi une très grande réputation, on peut constater d'autres spécialités comme le Nga Mi Hoa Long Quyên (enchainement du dragon de feu de Nga Mi), le Nga Mi Kiêm Quyên ( les Clefs de bras de Nga Mi), le Hông Khâu, le Luc Truu (six principes de coups de coudes), le Ngu Giac Quyên, le Pha Tu Quyên (techniques du boîteux), le Thât Bô HuyênCông (ou Quyên Quan Ky dans le Qwan Ki Do), le Hâu Quyên (style du singe).

Dans les techniques de mains : le Diêm, Bàn, Quan, Dê ( directes, circulaires, descendantes, remontantes) et l’utilisation en particulier des mouvements rapides se transformant soudainement en une attaque surprise puissante (Nhât Thu, Liên Thu, Vi Thu).
Dans les défenses : le travail en souplesse face à la force est privilégié, mais aussi les esquives "Tranh, Ne", les arrêts de l’agression (Công, Tiêt), ainsi que l’application des leurres pour déjouer la défense. Sans compter la fameuse méthode de Diêm Huyêt (frappe sur les points vitaux)...

Toutes ces richesses techniques sont les fruits de recherches de toute une région depuis des millénaires.

Le Qwan Ki Do regroupe donc en son sein les styles Tang Lang Quan, Nan P’ai et Emei P’ai.
Ces styles ne sont pas étudiés séparément mais forme un tout dans l’enseignement du Qwan Ki Do.
Le pratiquant pourra y puiser les meilleures ressources lui permettant de progresser en fonction de sa morphologie, son age ou son tempérament.

Pour des raisons historiques, des vietnamiens ont été présent sur le territoire français dès le siècle dernier.

Durant la période de la colonisation; la Cochinchine (Saì Gòn) était considérée par  l'Administration Française comme une colonie (1887). Le Tonkin (Hà N?i) était un territoire vietnamien placé sous protectorat.

Les échanges commerciaux et culturels furent nombreux tout comme la recherche médicale (Institut Pasteur de Dalat). La France jouissait d’un grand prestige auprès des étudiants vietnamiens quant au niveau de formation, ceci s’accordant bien avec la rigueur du travail prôné par le confucianisme. Beaucoup de grands noms du Vietnam firent leur études en France (Hô Chi Minh à la Sorbonne), certain s’y établir pour travailler ou s’engager dans l’armée. Il y eut des tirailleurs vietnamiens dans les tranchées de Verdun.

A contrario, nombreux furent les français à tomber sous le charme de ce pays d’Asie et qui choisirent d’y rester, fondant une famille et/ou donnant des noms français à des enfants vietnamiens adoptés. Fort de ce lien, des pratiquants ainsi que des maîtres d’arts martiaux s’entraînaient et enseignaient en France depuis les années 50 (Maître Hoang Nam), les années 60 (Maître Nguyên Trung Hoà), mais le développement des arts martiaux vietnamiens se fit surtout dans les années 70 avec l’avènement de la vague Bruce Lee qui bénéficia à toutes les disciplines martiales.


C’est à cette époque que se fit la première réunion historique en décembre 1969 chez M. BUI VAN THINH à Massy-Palaiseau posant les bases des premières structures fédérales.

Les Maîtres et leurs Méthodes visant à une unification furent :

  • Maître Nguyên Dan Phu (Thanh Long), Doyen des Maîtres, aujourd’hui disparu.
  • Maître Phan Hoàng (Nghia Long), Président, émigré au Canada.
  • Maître Pham Xuân Tong (Quan Ky), Directeur Technique Fédéral.
  • Maître Hoang Nam (Sa Long Cuong), aujourd’hui disparu.
  • Maître Nguyên Trung Hoà (Võ Da), aujourd’hui disparu.
  • Maître Trân Phuoc Philippe Tasteyre (Hàn Bai), retiré.
  • Monsieur Bui Van Thinh (Thiên Môn ou Zen vietnamien) aujourd’hui disparu.


A partir de 1972, se groupe sera rejoint par :

  • Maître Tran Minh Long Emile Jeannerose (Minh Long), aujourd’hui disparu.
  • Maître Nguyên Tiên (Nghia Long).
  • Maître Trâ, Huu Hà, retiré.


Maître Pham Xuân Tong, à l’époque Directeur Technique Fédéral, sillonna la France pour promouvoir les arts martiaux vietnamiens, sa grande maîtrise technique et ses qualités d’enseignant lui fit parcourir également d’autres pays d’Europe (Italie, Allemagne...) ainsi que l’Afrique (Maroc, Côte d’Ivoire...).

En 1981, il décide d’être indépendant et crée, avec ses élèves, la World Union of Qwan Ki Do (Milan, Italie) et la Fédération Française de Qwan Ki Do dont le siège était à Sète (Hérault).

L’école Quan Ky devient une discipline à part entière le : QWAN KI DO

 

De même que les techniques, la partie cérémonielle au QWAN KI DO a toute son importance.
En effet, qu'il s'agisse d'un salut en guise de remerciement, de poser une question à son instructeur avec le terme approprié ou encore de mettre et d'enlever sa ceinture à genoux, sont d'autant d'éléments fondamentaux qui font partie intégrante de notre art.


D'autre part, il est essentiel de rappeler que plus cette apprentissage se fait jeune, plus il devient naturel dans les années futures. Il ne faut donc pas le négliger, et prendre conscience qu'un enfant est tout à fait capable d'effectuer ce cérémonial.

La question qui se pose est donc, pourquoi ce cérémonial est-il présent au sein du QWAN KI DO ?!

Le salut, tout d'abord, est un signe de respect mutuel et de remerciement. Il est important de noter qu'au QWAN KI DO on ne doit pas regarder dans les yeux la personne en face de nous lorsque l'on fait le salut, ce serait considéré comme de l'irrespect et de la provocation. Il en est de même pour tous les saluts que ce soit celui debout ou bien de cérémonie, aussi bien durant l'entraînement que lors des compétitions.

D'autre part, l’appellation hiérarchique au QWAN KI DO à toute son importance et est souvent méprisée, mal employée ou peu connu par la plupart des pratiquants. A titre d’exemple: un ceinture noir quatrième dang qui est enseignant, devra être appelé Võ Sư et non Tạo Sư. De plus, il est important de souligner que la désignation hiérarchique ne dépend pas que du grade mais diffère également selon si l’on est enseignants ou pas.


Effectivement, elle fait partie intégrante de notre art et ajoute une touche d'originalité pour mettre en valeur les enseignants de différents niveaux, que très peu d'autres art martiaux possèdent. Elle ne doit en aucun cas être considéré comme un signe de supériorité mais plutôt comme un signe de respect qui permet de différencier les enseignants selon leur grade et leur niveau de connaissances.

Huấn Sư PHẠM Maï Lan,
Sous l’égide de son père,
Thày Chưởng Môn PHẠM Xuân Tóng

 
Ci-dessous, un récapitulatif permettant à tous les pratiquants de connaître les différentes appellations :


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